De la susceptibilité de la gente masculine
Et voilà, c’était sûr, couru d’avance, ça n’a pas manqué…
On se l’était d’ailleurs dit avec Thérèse-Louise, comme quoi, le sexe masculin est – légèrement – prévisible…
Après l’accueil ultra enthousiasmé que Lui a réservé à la lecture de mes premières lignes : …« c’est bien »……… « non, non…si, si, … c’est trrrrès bien… » : on aurait dit que je sortais de chez le coiffeur…
…Fallait surtout pas forcer la dose, des fois qu’on ait besoin de se sentir soutenue…
Bref, après ses élans débordants de ferveur admirative, Lui a finalement ramené la problématique à… lui ! (susceptibilité et égocentrisme masculin vont souvent de pair…)
Il a tiqué, il s’est vexé, pour ne pas dire offusqué, tout menacé qu’il se sent par le sceptre matriarcal hérité de ma famille et qui revient planer sur lui après qu’il ait décidé de me faire deux filles :
« Lui, et pourquoi pas « Machin » pendant qu’on y est ! »
Il l’a pas aimé son p’tit nom, ça ne lui a pas plus que je l’appelle « Lui ».
Qu’aurait-il préféré ?
« Loulou, Jules, Roméo » : surnoms du petit écran et des magazines féminins complètements impersonnels, voire fourre-tout, un tantinet sexistes ?
« Mister Big, Rocco » : auraient sans doute flatté sa virilité en mal de confiance depuis qu’il a dépassé la trentaine mais semblaient plutôt de mauvais goût…
« Papa, le père, Papounet » : un peu réducteurs et pour le coup carrément castrateurs…
« Superman, mon héros, Jack » : …cette chronique se doit tout de même de rester réaliste…
« Damoclès, Roi du monde » : …quoique plus proches de la réalité, connotés négativement … comment fera-t-on les jours heureux ?
« Bel-ami » : un brin désuet ?
« le mâle, l’homme, el ombre » : chargés de testostérone, lui qui a l’âme si sensible…
Dois-je continuer l’énumération ?
Ou Lui peut-il envisager que son p’tit nom parmi les milliers de possibilités est justement celui qui lui va comme un gant parce qu’il n’est pas interchangeable avec un autre de la liste « loulou and cie » ?
L’homme mystérieux mais intime, virile mais sensible, contrasté, non catalogué pour suffire aux jours de disette comme à ceux de bonheur…
Lui ne le sait pas, on lui pardonne, parce que ce n’est pas écrit dans l’Equipe, mais « lui » est un pronom personnel, ce qui le rattache à la personne qui l’énonce ; en clair, ce qui fait de lui, grammaticalement parlant, mon Lui, à moi, perso et non n’importe quel autre jules…
Alors voilà, j’espère qu’après la lecture de ces lignes, Lui ravalera sa susceptibilité et adoptera son p’tit nom, parce qu’en ce qui me concerne, moi, je veux bien être son Elle.