Du paradis… ou presque…
La, la, la, la hi-ho !
La, la, la, la hi-ho…
Bienvenue en direct du foyer où règne une atmosphère de douce folie…
Et oui, Lui a quitté le pays…
Il a déserté cette semaine pour aller s’installer chez les mangeurs de rosbif et de jelly…
Pauvre de nous, misérables âmes égarées, nous voilà brusquement esseulées, comment allons nous survivre sans capo sur notre dos ?
Car bien évidemment, que font les souris quand le shah n’est pas là ?
La java…
Cela va de soi…
Pas de Damoclès au dessus de nos têtes, ni d’enquiquineur derrière nos fesses pour vérifier si on a bien fait un rinçage du lave vaisselle, si on a bien mis le tapis de bain à sécher, si on a bien tiré la chasse après le pipi de la nuit, si on a bien éteint toutes les lumières –parce qu’on n’est pas marié avec E.D.F. ! Bordel ! -, si on a bien laissé 3 mm d’entrebâillement en fermant la porte de la chambre, si on a bien rentré la soupe dans le frigo, si on n’a pas laissé traîné nos chaussures dans l'entrée, si on a bien emballé les couches sales dans un sac avant de les jeter, si on est bien dans le bain à 18H35 et au lit à 20h01, si on a bien pensé à secouer les miettes de sa serviette avant de l’enlever, si on a bien mis en route la V.M.C., si la baignoire est bien rincée, si on a bien enlevé nos chaussons pour monter sur le canapé, si on a respecté le quota de lessives à faire tourner…
Non, non, non, nous quand on est entre nanas, c’est la nouba…
Apéro et fête de la saucisse à tous les repas, musique à fond et boum dans le salon, orgies de cookies au chocolat sur le canapé, conneries à la télé jusqu’à minuit passé, chauffage poussé à 23°, braderie du cours berriat avec le linge sale éparpillé, niche du chien dans le lit de Papa-Maman avec les oreillers , super dunk dans la poubelle avec les couches de caca, strike avec les baskets dans le hall d’entrée, Marinland dans la salle de bain, grandes illuminations du soir au matin…
Bref, le paradis, quoi…
Mais… quand en on finit par aller se coucher, tard dans la nuit, après avoir escaladé la montagne de jouets ouragançonnés, la pile de linge à laver, le tas de chaussures enchevêtrées, après avoir pesté contre l’évier plein à craquer, la poubelle qui sent mauvais, le lave-vaisselle qui n’a pas bien lavé, la soupe renversée qu’on avait laissé traîner, nos chaussettes sales avec des miettes collées et le jean introuvable qu’on voulait mettre le lendemain avec notre col roulé... on se vautre en râlant dans la niche du chien et comme on a un peu froid toute seule dans ce grand lit défait, on se relève pour fermer la porte de la chambre, en prenant soin de laisser 3 mm d’entrebâillement... et on s’dit vivement samedi, parce que malgré tout, la vie sans Lui n’a pas tout à fait le goût du paradis…