Du combat de pelle
Oui, je l’admets, on serait effectivement en droit de se demander si derrière mon entêtement à vouloir absolument pelleter toute seule les tonnes de neige qui s’accumulent depuis plusieurs jours devant l’entrée, il n’y a pas un peu d’orgueil mal placé…
Bien évidemment, Lui, que je soupçonne de planifier ses dates de déplacement en fonction de la météo est monté au créneau…
Et j’ai obstinément refusé l’aide qu’il m’avait si gentiment trouvée.
Il a fini par lâcher l’affaire, sans doute est-il coutumier de mon obstination et il attend, en ricanant, que fourbue, je finisse par déposer les armes et par implorer d’être secourue…
Mais, j’ose la question : ce souci n’est-il bien motivé que par la gentillesse ?
Ou bien les hommes ne sont-ils pas à nouveau en train de se glorifier de notre faiblesse ?
Pourquoi détiendraient-ils, à eux seuls, le monopole de la transpiration ?
Et nous les femmes, nous devrions nous contenter de quelques petites vapeurs après avoir passé l’aspirateur ?
Finalement qui est le plus orgueilleux des deux, celle qui veut tenir le manche ou bien celui qui ne veut pas le lâcher ?
D’accord, d’accord, j’arrête là ce débat de pelle qui sent la sueur et les relents d’un féminisme borné…
Et puis, il faut que je vous laisse, parce que ça tombe encore à gros flocons et nul doute qu’après la publication de ce billet, je ne trouverais plus d’âme dévouée pour m’aider…